Le directeur national de la santé publique, le Dr Luc Boileau, a confirmé que la province était entrée dans la 7e vague de la pandémie de COVID-19, ce jeudi 7 juillet. L’Est-du-Québec est au cœur de la situation, puisqu’on retrouve actuellement au Bas-Saint-Laurent l’un des taux de transmission les plus élevés avec la Gaspésie-Île-de-la-Madeleine.
Selon les informations répertoriées par le ministère de la Santé et des Services sociaux, le Bas-Saint-Laurent affiche un taux de 37,8 cas par 100 000 habitants dans la semaine en cours. Seules les régions de la Gaspésie-Île-de-la-Madeleine et des Terres-Cries-de-la-Baie-James, moins peuplées, observent un taux plus élevé.
Preuve de la croissance de la transmission, le taux bas-laurentien était de 25,4 cas par 100 000 habitants, du 26 juin au 2 juillet. Cette statistique portait alors la région au 3e rang des régions de la province.
Rappelons que ces données n’illustrent que les résultats positifs compilés auprès d’une clientèle limitée, dont font partie les employés du réseau de la santé et certaines personnes vulnérables. L’accès aux tests de dépistage PCR n'est plus aussi grand public depuis quelques mois déjà.
«Au Bas-Saint-Laurent, 200 à 300 tests sont réalisés chaque jour. C’est donc un petit échantillon, mais qui illustre une tendance réelle. Ça donne une idée de ce qui se passe au sein de la société. Le virus circule et il se transmet», a partagé Gilles Turmel, conseiller aux communications au CISSS du Bas-Saint-Laurent.
HOSPITALISATIONS
La hausse des cas au Bas-Saint-Laurent se traduit directement au niveau des hospitalisations. En date du 7 juillet, 31 personnes sont hospitalisées en raison de la COVID-19, dont 5 aux soins intensifs.
Sur le territoire, des patients sont traités dans les hôpitaux de Rimouski (19), Rivière-du-Loup (7), du Témiscouata (2) et du Kamouraska (1), notamment.
«Dans les derniers jours, les hospitalisations ont bondi. La semaine dernière, on répertoriait une dizaine d’hospitalisations, maintenant c'est plus du double», a noté M. Turmel.
UNE CENTAINE D’EMPLOYÉS TOUCHÉS AU CISSS
La situation met aussi une forte pression sur les équipes du CISSS du Bas-Saint-Laurent, puisque 172 employés du réseau de la santé régional sont actuellement retirés en raison d’un test positif ou d’un isolement préventif.
«On observe une augmentation importante là aussi. Jusqu’au 27 juin, on comptait moins de 100 employés retirés. Mais depuis, ç’a augmenté de façon exponentielle avec plus de 170 employés retirés ces jours-ci. C’est beaucoup de monde», a souligné Gilles Turmel.
«Ça arrive à un moment où c’est la période estivale et où on travaille déjà à effectifs réduits. C’est un mauvais moment, mais on ne rapporte pas d’impacts pour l’instant [...] Malgré tout, c’est évident que ça met une pression additionnelle dont on n’avait pas besoin, notamment dans certains secteurs plus fragiles».
«SOYEZ ATTENTIFS»
Selon la Santé publique, la hausse des infections semble alimentée par la propagation accrue des nouveaux sous-variants d’Omicron. Le Québec doit aussi s’attendre à une augmentation d’une centaine d’hospitalisations chaque jour d’ici deux semaines, selon les projections de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS).
Au Bas-Saint-Laurent, les autorités sanitaires appellent à la vigilance. Ils rappellent que les symptômes qu’on associe à la grippe comme le mal de gorge et la toux sont des signes de la présence du virus.
«Il n’y a pas de virus respiratoire actuellement. Ce n’est pas un rhume ou l’influenza, c’est la COVID-19, a décrit Gilles Turmel. Les gens qui ont des symptômes ne doivent pas faire exprès et fréquenter beaucoup de personnes. On les invite à s’isoler, même si les tests de dépistage rapide ne sont pas positifs tout de suite.»
La prudence est donc de mise, même lors d’activités extérieures, ajoute-t-il.
Ce jeudi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a affirmé que le gouvernement «n’est pas du tout à imposer de nouvelles mesures» pour contrer la flambée des infections. Il a cependant invité les Québécois à porter le masque lorsqu’ils le souhaitent, ainsi qu’à aller chercher une dose de rappel (vaccination).